Origine : Matz: du francique Moor (marais) et de Ast (tourbe)
Ressons : du germain Ros (joncs, roseaux) et du francique Ort (lieu) qui devint Ressontum. Rossotensis au VIe, Ressontum au VIe, Reissons sor le marc vers 1223, Ressons super le mas 1231, Ressonium supra Massum 1240, Ressons sus le mas 1285, Resons suer le mas 1295, Ressons sur le Matz XIXe, Ressons-en-Picardie XVIIIe
Superficie : 9,2 km2
Population (municipale au 1er janvier 2020) : 1687 habitants
Son histoire
Ressons-sur-Matz est situé sur une terre fertile et aussi sur un axe de passage important depuis des millénaires. Le territoire communal est traversé par la rivière du Matz qui favorise la présence de marais et de tourbières. Ressons est localisé à flanc de deux coteaux boisés.
De tout temps, les hommes ont vécu sur ces terres. Après la conquête romaine, conduite par César entre 58 et 54 avant J-C, notre région fit partie de la Province de la seconde Belgique (BELGAE).
Le pagus Rossontensis appartenant aux Bellovaques n’est attesté qu’à l’époque mérovingienne. C’est sur leur territoire que se trouve le sanctuaire Gaulois de Gournay-sur-Aronde.
Au IVe siècle, chaque province était divisée en “Cités” (territoires), elles-mêmes subdivisées en “Pagus” (vaste étendue mal définie). La “Cité” des Bellovaques, dont la capitale est Caesaromagus (Beauvais) comprenait 4 “Pagus”, dont le pagus de rossontensis.
Les communes de Ressons-sur-Matz, Ressons-le-Long à 12 km à l’ouest de Soissons et Ressons l’Abbaye du côté de Beauvais ont probablement gardé les traces de cette époque dans leur toponymie.
C’est dans le traité d’Andelot en 587 que l’on voit pour la première fois le nom de Ressons, les descendants de Clovis s’y partagent le royaume des Francs.
Les armoiries de Ressons-sur-Matz sont celles de la famille Champ-d’Avene (Surnommée Candavène, Candens avena, ou Champ-d’Avène, Campus avenae). En effet, Hugues Ier (dit l’ancien) de Champ-d’Avène (XIe siècle), comte de Saint Pol, fut le premier seigneur de Ressons-sur-Matz. Le comté de Saint-Pol est situé dans le Ternois, région comprise dans le Pas-de-Calais entre l’Artois et la Picardie.
La commune a donc pour armes « une gerbe d’or sur champ d’azur » terminé par la croix de guerre qu’elle reçut.
Une thèse nous dit que le hameau de Bayencourt préexistait avant Ressons. Bayencourt fut une seigneurie à part de celle de Ressons jusqu’en 1709 où elles eurent le même seigneur. Géographiquement, Bayencourt est délimité de Ressons par le Matz.
La ferme de Bayencourt, au cachet préservé, est en pierre de taille et en brique. Elle date du XVIe siècle, bien que ses fondations soient de l’époque des Templiers. Les écuries de Bayencourt ont été rénovées, il y a peu de temps. La ferme de Bayencourt se trouve à l’écart du village, dans un écrin de verdure.
La chapelle de l’Épine est dédiée à Notre-Dame, et inaugurée en 1834. Elle succède à deux autres édifices. La première chapelle vit le jour au XVIIe siècle, suite au vœu d’un soldat qui souhaita son édification s’il avait la vie sauve lors des guerres.
La chapelle Saint-Martin a été construite en 1875-76 au milieu du cimetière faisant suite à celle de Bayencourt.
Jean Le Fèvre (1320-1380), né à Ressons-sur-Matz, est un fabliau, un chansonnier et un écrivain connu du XIVe siècle. Son œuvre principale, « La vieille, ou les derniers amours d’Ovide », est la traduction en français d’un poème latin de Richard de Fournival.
Richard de Fournival, écrivain amiénois du XIIIe siècle, célèbre pour ses chansons, dont le « Bestiaire d’amour ».
L’église fut bâtie à l’intérieur des fortifications au XIIe siècle. Elle est le reste d’une ancienne église en forme de croix qui fut remaniée en 1554 pour donner ce que l’on voit aujourd’hui. Elle avait comme patron saint Nicolas qui fut remplacé en 1709 par saint Louis. L’église renferme des vitraux « art-déco » réalisés par Paul Louzier en 1924 représentant Jeanne d’Arc combattant auprès des poilus.
- Georges Latapie, arrêté en novembre 1943, fusillé au camp de Mauthausen le 30 mars 1945 à l’âge de 39 ans.
- André Léger, âgé de 23 ans, fut fusillé par les Allemands lors d’une mission près d’Attichy le 14 juin 1944.
Ressons honore la mémoire de ses héros. La place du village fut rebaptisée place André Léger ainsi que la route D938 (rue principale) en rue Georges Latapie.
L’histoire de la laiterie est étroitement liée au rollot. Dans les petites fermes aux alentours on y fabriquait ce fromage. La concurrence était rude, le déclin de la fabrication du rollot s’est ressenti dès l’avant-guerre (1914). Pour remédier en partie à la baisse de fabrication du rollot, la Laiterie coopérative de Ressons/Matz devait être, pour le secteur, un moyen d’écouler sa production de lait en constante augmentation.
La coopérative laitière prend forme dès 1913. Elle n’a pu faire qu’un seul ramassage de lait : le 4 août 1914. Après-guerre, la coopérative achète la ferme du Moulin pour s’y établir.
Au cours du dernier quart du XXe siècle, elle se développa beaucoup. La laiterie coopérative de la Vallée du Matz devient Elnor en 1983. La société est ensuite intégrée en 1990 au groupe Sodial, auquel appartient également Yoplait. Elle ferma en 2006.