Gentilé : Les Monchy Humiérois
Origine : « le domaine des moines de Pierre ». Du latin monastique Monchiacum Petrosum (1253), Monchy Le Perreux
Superficie : 7,8 km2
Population (municipale au 1er janvier 2020) : 769 habitants
Son histoire
Dès l’époque mérovingienne, (VII-VIIIe siècles), ce territoire fut mis en valeur par l’abbaye Saint-Pierre de Corbie qui y possédait un vaste domaine. D’où son nom Monchiacum Petrosum « le domaine des moines de Pierre » qui deviendra au XIIIe siècle MONCHY le PERREUX et le restera jusqu’au XVIIe siècle lorsque le maréchal d’Humières, devenu propriétaire des lieux, y ajoutera son nom.
Relevant du comte de Vermandois celui-ci remit la sauvegarde du domaine à ses cousins de la famille de Roye qui, sur le sommet de la colline, établirent une motte féodale dès le XIIe siècle pour surveiller le passage de l’Aronde. Aujourd’hui s’y élève une modeste chapelle appelée, à l’origine, Saint-Pierre puis au XVIIe siècle se dit du “Mont-Calvaire”.
Mathieu de Roye de retour de croisade pose en 1238 les fondements d’un couvent de nonnes cisterciennes au lieu-dit « l’Hermitage » qui subsistera jusqu’au XVIIIe siècle. Dreu de Roye était en 1321 seigneur de Monchy. C’est au XVe siècle lors de la guerre de Cent Ans que Guillaume de Flavy fit bâtir une forteresse en bordure de la rivière.
Au XVIe siècle, Louis III de Crevant en fit une vaste demeure de style renaissance. Au milieu du XVIIe siècle le maréchal d’Humières aménagea princièrement ce domaine. Il fit dessiner un vaste parc selon les plans de Le Notre et creuser des pièces d’eau dans l’esprit de celles de Versailles. Puis le château devint propriété du duc de Gramont. Saisis le 27 Messidor de l’an VII, il est vendu. L’aile orientale et les salles d’honneur sont démolies. Seule subsiste de l’ancienne forteresse une tour à poivrière, intégrée dans l’aile restante, face au village.
Aujourd’hui, le domaine du château renferme un golf créé en 1988. Son tracé est original, technique et plein de charme. Il est légèrement vallonné et parcouru de ruisseaux et d’étangs creusés à l’époque du Roi Soleil et dominé par l’élégante silhouette du Château. Le golf a appartenu 10 ans à la célèbre japonaise « Milliardaire rose » Masako Ohya (1989-1999).
Vers 1810, le général Curial, baron d’Empire, acquiert le domaine. Il épouse Clémentine Amélie, fille du comte Beugnot, ministre de Napoléon. Fréquentant les salons littéraires parisiens la comtesse Curial fait la connaissance du romancier STENDHAL alors à l’apogée de sa célébrité. Épris l’un de l’autre, ils séjourneront à plusieurs reprises au château de Monchy. Clémentine, surnommée « Menti » par son amant, lui servira de modèle pour le personnage de la comtesse Sanseverina du roman « LA CHARTREUSE DE PARME ». Décédée à 52 ans, elle repose dans la chapelle située près de l’église.
Ce vaste édifice du XIIe siècle, remanié au XVIe et XIXe siècle, témoigne du passé tourmenté de la commune. Une chapelle latérale contenait le mausolée du maréchal d’Humières. En 1793, le Directoire fit vider ce mausolée des ossements qu’il renfermait.