Origine : Lassigny, Laceniacum 900, Laceni 1026, Lacheni 1119, la Cheni 1229, la Chenni 1284 , la Cheny 1667.
Superficie : 16,7 km2
Population (municipale au 1er janvier 2020) : 1399 habitants
Son histoire
Située sur la route de Roye à Compiègne, Lassigny est au centre du canton entre les coteaux et les bois qui limitent la plaine du Santerre. Lassigny est traversée par la Divette et son affluent le ru du Rhosne.
Les terres de Lassigny appartenaient à l’évêché de Noyon qui la tenait de la libéralité royale. Elle faisait partie du comté de Vermandois et retourna à la couronne par suite de la cession du Vermandois faite par la comtesse Alienor au roi Philippe-Auguste en 1191. Ce dernier dédommagea l’évêque de Noyon, en donnant à Étienne de Nemours ce qu’il possédait à Lassigny et à Cuy par une charte datée de Péronne en 1225. Le comte Raoul-le-Vaillant avait fait construire une forteresse pour la défense du Pays, et qui devait aussi servir de refuge aux habitants en cas de guerre. L’évêque Baudoin protesta. L’archevêque de Reims laissa subsister le château. Ce château a disparu au XIVe siècle, sans laisser de trace de son emplacement.
La « Tour Roland » est une motte féodale circulaire entourée de fossé, c’est le reste d’une tour de justice. Elle est située à l’entrée de Lassigny le long de la route Roye – Compiègne dans un pré. Sa construction serait attribuée au paladin Roland, neveu de Charlemagne, qui aurait habité Noyon, où il avait fait élever une autre tour près du Palais épiscopal. De nombreux objets y ont été trouvés, ce qui prouve l’importance de ce lieu. Située en première ligne allemande durant la guerre de position (14-18), la tour Roland sera aménagée en ouvrage défensif. En 2019, un projet de reconstruction a abouti.
Le siège de la Cure était à la Potière-Pesée. L’église de Lassigny n’était en premier lieu qu’une chapelle dédiée à la Vierge. La cure fut plus tard transférée à l’église de Lassigny qui fut agrandie en 1633. L’ancienne église était une importante construction de style gothique du XVIe et XVIIe siècle. Bâti en pierre de taille, son clocher s’écroula en 1680, en faisant une cinquantaine de morts. Totalement détruite durant la Grande Guerre, elle fut reconstruite en brique et en pierre de taille en 1925 et 1927 par l’architecte Viollet.
Dans l’église, on y voit un autel dédié à saint Genest. Il a été installé en remplacement d’une chapelle du même titre qui fut brûlée en 1789. Le cimetière qui entourait l’église fut transféré en 1832 à l’écart des habitations.
Comme pour la plupart des communes du secteur, Lassigny a payé un lourd tribut à la Guerre 14-18 qui la ruina complètement. Lassigny fut très disputée en 1914 et elle fut fortifiée par les troupes allemandes tenant le Plémont. En effet, à la mi-septembre 1914, la ligne de front s’est stabilisée au sud de Lassigny jusqu’en 1917 mais reste un espace de guerre. Lassigny est proche du Massif de Thiescourt, nommé la Petite Suisse, qui est considéré comme le dernier obstacle naturel, sur la rive droite de l’Oise, couvrant Compiègne et Paris. Libérée le 17 mars 1917, la ville est de nouveau en première ligne, de mars à juin 1918.
Lassigny est libérée le 21 août 1918 et est totalement rasée. Lassigny a été reconstruite dans le style caractéristique de la reconstruction comme en témoigne sa mairie (1925) sur la place Saint-Crépin, son église et les maisons de la grande place où trône le monument aux morts (1924).