Gournay-sur-Aronde

Gentilé : Les Gournaisiens (patois, les Gornaillons)

Origine : Gornacensis terra 1090, Gornay 1158, Gornay super arunnam fluviolum sita 1170, Gournai seur aronde 1269,

Superficie : 14,7 km2

Population (municipale au 1er janvier 2020) : 573 habitants

Son histoire

Gournay tire son nom d’un cours d’eau, l’Aronde et de gorge. De l’ancien français gord, en bas latin gortium, gortum qui signifie gouffre, creux d’eau ou pêcherie avec pieux ; du latin gurges « gouffre » ancien français gornel marécageux. Au milieu de la vallée crayeuse formée par l’Aronde, entre marécages et versants plus ou moins arides, Gournay-sur-Aronde conserve son patrimoine historique et naturel. Traversée depuis des millénaires par les voies de liaison avec le nord, la commune a gardé une grande partie de sa richesse architecturale.

Gournay-sur-Aronde fut une place de guerre d’importance au Moyen Âge. Sa position stratégique, à la limite de domaine royal, aux XIe et XIIe siècles, et sa domination sur un point de passage sur l’Aronde ont justifié l’implantation d’une forteresse. Avant l’aménagement de la route de Flandre (Paris-Lille), il existait déjà d’autres routes au trafic commercial important, dont l’une reliait Paris à Valenciennes dès le XIe siècle.

Jadis, Saint-Maur s’appelait Autrevaux. Ce hameau est situé au nord de Gournay sur la D1017. On y faisait un pèlerinage à la chapelle pour la guérison des maux de tête.
La ferme d’Arsonval était l’une des exploitations agricoles de l’abbaye d’Ourscamps, fondée en 1129. Cette abbaye profita de ce domaine jusqu’à la Révolution et il fut ensuite vendu au titre des Biens Nationaux. La grange d’Arsonval disparut au XIXe siècle dans un incendie.
Après la Révolution, Jarry de Mancy, propriétaire du château, était sous-préfet de Compiègne. Sa femme fut inhumée à Gournay, selon ses dernières volontés, en 1807. La forme pyramidale de cette tombe reste encore aujourd’hui originale.
Le premier château fut construit sur une motte féodale par Philippe Auguste au XIIIe siècle. Il dominait le passage sur l’Aronde et fut l’une des premières protections de Paris. On peut encore voir la motte et le reste d’un mur de la fortification. Cette première construction fut laissée pour le « manoir » situé près du pont de Gournay.

Ce deuxième édifice constitua plus tard un château fortifié. La ferme seigneuriale se trouvait à l’est du second château. Celui-ci fut détruit en 1753 par Vincent de Gournay, commanditaire d’un troisième château qui fut édifié plus à l’ouest et devint les communs du quatrième et actuel château, construit au XIXe siècle.


Marie Le Jars de Gournay (1566-1645) passe son enfance au château de Gournay mais c’est à Paris, en 1588, qu’elle rencontre Montaigne et lui fait connaître « l’estime qu’elle faisait de sa personne et de ses livres ». Durant l’été de cette même année, Montaigne se rend à Gournay, pour quelques semaines, dans la famille de sa « fille d’alliance ». En 1595, trois ans après la mort de Montaigne, elle fait paraître une nouvelle édition posthume des Essais, « l’exemplaire de Bordeaux », considérée comme définitive. En 1662, Marie de Gournay publie “L’égalité des hommes et des femmes”, où elle revendique le principe de l’instruction des femmes pour qu’elles puissent enfin accéder à un statut comparable à celui des hommes. À ce titre, elle est considérée comme l’une des premières féministes.

Dans les années 1700, Vincent de Gournay se consacre aux échanges commerciaux qu’il étudie dans les principaux pays d’Europe. Il diffuse les principes du libéralisme économique. Grand partisan de la liberté commerciale, il est à l’origine de la fameuse maxime : « Laissez faire, laissez-passer ».

Julie Billiart (1751-1816), née à Cuvilly. Durant la Révolution, elle fuit les sans-culottes car ils savent qu’elle aide le séjour clandestin de quelques prêtres réfractaires. Trouvant refuge au château de Gournay, elle s’enfuit de justesse du château, cachée dans une charrette de paille. À la suite d’une vision à Compiègne, en 1793, elle décida de créer l’Institut des Sœurs Notre-Dame, à Amiens. Elle fut béatifiée en 1906.

Étape incontournable, à une journée de Paris, jusqu’à sept relais de poste aux chevaux ont servi aux voyageurs le long de la voie royale (route de Flandre : Paris/Lille). Beaucoup d’auberges et de cabarets y prospèrent. Trois bâtiments de relais sont toujours debout. Le plus connu, le Relais du croissant qui fut un gîte rural. La ville a vu des personnages célèbres y séjourner. Le 16 mai 1678, Louis XIV y passa pour aller en Flandres. Le jeune Mozart y a fait sa première étape en France, avant son arrivée à la cour du roi en 1763 à Versailles.
Dépendant du comté de Clermont depuis le Moyen Âge, le bourg est suffisamment important pour bénéficier d’une charte communale et être le siège d’une prévôté (Justice et prison). Celle-ci siège dans la mairie qui fut construite en 1171. Ceci prouve bien l’importance du bourg considéré comme ville et qui compta jusqu’à 1700 habitants. Sous Louis XIV, un marquisat est créé au bénéfice de Michel Amelot, grand serviteur de l’État. Au milieu du XIIXe siècle, la création de la route de Flandre assure un regain de prospérité au village.

Gournay avait la particularité de posséder deux églises. La première église, dédiée à saint Martin, fut entourée de l’ancien cimetière et détruite en 1783. Son cimetière fut déplacé hors du village en 1863 à sa place actuelle.
La seconde église, Notre-Dame, date du XIe siècle. Elle a pour origine un prieuré clunisien fondé qui acquit par la suite le statut de prieuré cure. Elle fut remaniée à plusieurs reprises et reconstruite après avoir été incendiée en 1636 à la suite des invasions espagnoles. La restauration de l’église Notre-Dame au XIe siècle a été effectuée sans retenu. L’écart de Saint-Maur au nord de Gournay, possède une petite chapelle néo-gothique, but d’un pèlerinage autrefois très fréquenté.
À Gournay, l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique) possédait une pisciculture de salmonidés dépendant du centre de Jouy-en-Josas, en région parisienne. Il élevait des truites pour des recherches portant sur leur croissance, leur résistance aux maladies. Cette pisciculture était alimentée par la Somme d’Or qui se jette un peu plus loin dans l’Aronde.

Gournay-sur-Aronde est connu pour son sanctuaire celtique. Un sanctuaire gaulois datant du IIIe siècle avant J-C a été découvert à Gournay, dans les années 60. L’endroit est devenu depuis l’un des sites majeurs de la période celtique. Les fouilles archéologiques entreprises entre 1975 et 1984 ont permis de montrer son importance. Il a permis de mieux comprendre les pratiques religieuses des Celtes et des Gaulois.
Aujourd’hui, les armes retrouvées sont exposées au musée Vivenel de Compiègne ; elles forment l’une des plus importantes collections d’armes celtiques d’Europe.
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